Pratiquer la CNV avec ses enfants !
Au pays des sigles, CNV est peut être un terme que vous avez déjà croisé : c’est l’abréviation de Communication Non Violente.
Le sujet est d’actualité puisque son créateur Marshall Rosenberg nous as quitté il y a peu, j’en ai parlé ici.
Aujourd’hui ce que j’ai envie de partager c’est plutôt quelques pistes de réflexions et d’applications au quotidien avec les enfants. Je m’adresse donc à toi qui as quelques bases et qui tente de parler façon girafe…
Le sujet est largement traité sur internet, voici quelques liens si besoins :
http://fr.wikipedia.org/wiki/Communication_non-violente_%28Rosenberg%29
http://apprendreaeduquer.fr/972/
Ventre affamé d’empathie n’a pas d’oreilles
Cette phrase m’a était transmise en formation CNV et elle est restée!
Je ne sais pas vous mais parfois j’ai tellement envie de dire ce que je ressens et quels sont mes besoins que je ne me rends pas disponible à écouter l’autre.
C’est l’une de mes erreurs de débutante en CNV (l’autre écueil principal étant d’écouter l’autre en oubliant ses propres besoins et je la pratique aussi ! ).
Il est souvent nécessaire que j’offre écoute et empathie à mon enfant avant qu’il soit disposé à m’écouter à son tour.
Ecris là cela me parait évident ! Et pourtant parfois dans certaines situations, je deviens réactive, une petite phrase, un comportement va activer des émotions chez moi.
Deux choix principaux s’offrent à moi :
– m’exprimer
– écouter l’autre
Mon expérience est qu’avec mon enfant(s) le chemin de l’écoute est nécessaire avant de m’exprimer la majorité du temps…
Et tout ceci me mène directement à…
La pratique de l’Auto-Empathie
Rien qu’à attendre ces deux mots, ça me fait tout choux et tout doux, oui c’est un chaudoudoux l’Auto-Empathie.
Le processus CNV permet écoute de l’autre, expression de soi, mais aussi et surtout écoute de soi.
Dans une situation comme décrit plus haut, pratiquer l’auto-empathie me permet de rentrer dans une posture d’écoute sans m’oublier.
Concrètement dans une situation émotionnelle forte pour mon enfant et forte pour moi également, je demande simplement à mon enfant quelques instants pour réfléchir, respirer.
En quelques secondes je peux faire ce mouvement d’écoute vers moi même. Si besoin je lâche les chacals, c’est-à-dire que je laisse s’exprimer les jugements et autres étiquettes, puis je m’offre un espace d’écoute girafe :
Lorsque j’entends des cris
Je me sens mal, ça me fait mal aux oreilles, je sens de la colère qui monte
Parce que j’ai besoin de douceur et de calme dans une discussion
La demande pourrait être « Est-ce qu’il te serait possible de me parler moins fort »
Mais peut être qu’il y a un ventre affamé en face qui ne sera pas en mesure d’entendre immédiatement cette demande.
Alors en moi, et pour moi, je peux faire la clarté sur ce que je ressens et m’offrir beaucoup beaucoup de douceur…
S’amuser avec la CNV
Deux merveilles pistes…
-
Une comptine, de l’université de la paix
https://www.youtube.com/watch?v=EMrI96-jSpA
-
Un jeu de cartes crée par un ancien formateur certifié désormais sur une voir plus personnelle, un site qui vaut le détour !
http://www.voie-de-l-ecoute.com/jeu/cartes_des_questions_enfants.pdf
la page d’où ce jeux est extrait avec les règles et même un jeux pour adulte !
Un Non façon girafe
Illustré avec un exemple concret : c’est les vacances, je viens de retrouver mes enfants après une semaine d’absence. Après le repas, table débarassée et nettoyée, je leur propose un jeu de société tous ensemble avant le rituel du coucher. Lorsque je demande à la plus jeune ce qu’elle voudrait faire « Maman je veux faire de la pate à modeler avec toi »
Dire un non façon girafe c’est déjà avoir fait la clarté sur mes besoins et avoir écouter ceux de l’autre.
Je me sens fatiguée
Je me sens préoccupée par la fatigue de mes enfants que je lis sous leurs yeux
J’ai besoin de me reposer et mes enfants aussi
J’ai besoin de partager un temps avec eux
Je perçois un besoin de partage de mon enfant
Un non façon girafe c’est entendre le besoin et le distinguer de la stratégie (la demande)
Je dis oui à mon besoin de repos
Je dis non à la stratégie de faire de la pate à modeler ce soir
Je dis oui au besoin de partager un temps de jeu avec elle
Je vais donc aller écouter l’Autre pour savoir quel est son besoin :
« Tu aimerais beaucoup jouer avec maman?
Oui ! de la pâte à modeler !
Jouer ensemble à la pâte à modeler?
Oui !!!
Tu as envie qu’on partage un moment ensemble?
Oui…
je veux bien partager un jeu de société ce soir et faire de la pâte à modeler demain matin, est-ce que ça serait ok pour toi?
Oui«
[Le dialogue aurait pu se poursuivre mais le besoin de partage était le bon ce coup ci, se sentant entendue elle a pu accepter ma proposition]
2mn de clarté sur ce point du Non en CNV
L’intention
Alors là on va sur un thème cher à mon cœur…car pour tout ce que je pratique l’intention fait tout.
La CNV est pour moi plus qu’un outils, c’est un processus qui se pratique pour être en lien de cœur à cœur.
Garder cette intention dans ma relation avec mes enfants fait toute la différence.
Si mon intention est de contrôler, avoir raison, mener l’enfant là où je veux…et bien, ici en tout cas, n’importe quel outils ne fonctionnera pas (ou du moins pas longtemps).
Qu’on se le dise, je suis un être humain et parfois je n’ai ni patience ni temps pour être à l’écoute et je peux tenter d’utiliser des outils comme des outils ! Il est donc souvent important pour moi que je m’arrête un instant pour faire la lumière sur mon intention.
L’intérêt de la CNV c’est encore et toujours de me relier à mes besoins. Car si je perds mon intention de me relier de cœur à cœur c’est toujours parce que j’ai des besoins qui ne sont pas nourris.
Choisir le langage girafe c’est choisir le langage du cœur…
source : le merveilleux blog de l’apprentie girafe
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